Français en classe de première Programmes et ressources d’accompagnement https://eduscol.education.fr/cid144098/francais-bac-2021.html
https://www.education.gouv.fr/bo/20/Special7/MENE2019312N.html
-note de service applicable à compter de la session 2021 du baccalauréat pour l'épreuve terminale anticipée obligatoire de français, telle que définie par les arrêtés du 16 juillet 2018 relatifs aux épreuves du baccalauréat général et du baccalauréat technologique à compter de la session 2021 ;
-l'écrit et l'oral des épreuves anticipées de français portent sur le programme de la classe de première défini par l'arrêté du 17 janvier 2019 paru au BOEN spécial n°1 du 22 janvier 2019 et sur le programme d'œuvres, renouvelé par moitié tous les ans.
Coefficient (baccalauréat général ou technologique) : 5
Cette épreuve permet de vérifier les compétences acquises en français tout au long de la scolarité. Elle évalue les compétences et connaissances suivantes :
- maîtrise de la langue et de l'expression ;
- aptitude à lire, à analyser et à interpréter des textes ;
- aptitude à mobiliser une culture littéraire fondée sur les travaux conduits en cours, sur une culture et des lectures personnelles, pour traiter d'une question littéraire portant sur l'un des objets d'étude du programme ;
- aptitude à construire une réflexion en prenant appui sur différents textes, et à prendre en compte d'autres points de vue que le sien.
Choix entre 2 types de travaux d'écriture, liés aux objets d'étude du programme.
1) Pour le baccalauréat général : un commentaire ou une dissertation
Le commentaire porte sur un texte littéraire, en lien avec un des OE du programme de la classe de première. Le candidat compose un devoir qui présente de manière organisée ce qu'il a retenu de sa lecture et justifie par des analyses précises son interprétation et ses jugements personnels. Le texte proposé pour le commentaire n'est pas extrait d'une des œuvres au programme. Cette production écrite est notée sur 20.
La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle organisée sur une question littéraire portant sur l'une des œuvres et sur le parcours associé figurant dans le programme d'œuvres. Le candidat choisit l'un des trois sujets de dissertation, chacun étant en rapport avec l'une des œuvres du programme et son parcours associé. Pour développer son argumentation, le candidat s'appuie sur sa connaissance de l'œuvre et des textes étudiés dans le cadre de l'objet d'étude concerné, ainsi que sur ses lectures et sa culture personnelles. Cette production écrite est notée sur 20.
2) Pour le baccalauréat technologique : un commentaire ou une contraction de texte suivie d'un essai
Le commentaire porte sur un texte littéraire, en lien avec un des objets d'étude, à l'exclusion de l'objet d'étude « Littérature d'idées du XVIe au XVIIIe siècle ». Le candidat compose un devoir qui présente de manière organisée ce qu'il a retenu de sa lecture et justifie par des analyses précises son interprétation et ses jugements personnels. Le sujet est formulé de manière à guider le candidat dans son travail. Le texte proposé pour le commentaire n'est pas extrait d'une des œuvres au programme. Cette production écrite est notée sur 20.
La contraction de texte suivie d'un essai permet d'apprécier l'aptitude à reformuler une argumentation de manière précise, en en respectant l'énonciation, la thèse, la composition et le mouvement. Elle prend appui sur un texte relevant d'une forme moderne et contemporaine de la littérature d'idées. D'une longueur de mille mots environ, ce texte fait l'objet d'un exercice de contraction au quart, avec une marge autorisée de plus ou moins 10 %. Le candidat indique à la fin de l'exercice le nombre de mots utilisés.
Le sujet de l'essai porte sur le thème ou la question que le texte partage avec l'œuvre et le parcours étudiés durant l'année dans le cadre de l'objet d'étude « La littérature d'idées du XVIe au XVIIIe siècle ». Pour développer son argumentation, le candidat s'appuie sur sa connaissance de l'œuvre et des textes étudiés pendant l'année ; il peut en outre faire appel à ses lectures et à sa culture personnelles.
Cette production écrite est notée sur 20 : la contraction de texte sur 10 et l'essai sur 10.
La contraction de texte (10 pts)
Principe de la CDT : restituer une argumentation de manière synthétique en adoptant la même énonciation, le même mouvement, la même composition.
Texte support : forme contemporaine de la littérature d’idées.
Texte à produire : environ 1000 mots (+ ou – 10%). Le nombre de mots utilisés devant être indiqué.
Compétences :
-distinguer dans le texte les arguments qui portent le sens des éléments qui l’illustrent ou ceux qui apportent des nuances secondaires sans faire progresser l’argumentation ;
-repérer les articulations de l’argumentation pour respecter dans le résumé les mouvements du texte, et leur progression logique ;
-restituer fidèlement l’essentiel du propos, en respectant à la fois la contrainte de la contraction au quart et l’exigence de fidélité à la cohérence du texte, à sa composition et à la progression de l’argumentation qu’il développe ;
-s’affranchir des expressions du texte, la contraction étant un exercice de reformulation, fidèle aux idées mais obligeant à les exprimer dans d’autres termes, agencés dans des phrases différentes. Les élèves doivent se mettre à la place de l’auteur, mais en supposant qu’il est contraint de dire la même chose de façon plus concise et plus dense.
Étapes du travail
1° Repérage, crayon à la main, des mouvements du texte et des étapes du raisonnement.
2° Écriture au brouillon sans se soucier du nombre de mots (principe de réduction au quart à garder en tête). Penser à consacrer à un argument un paragraphe (même si l’auteur du texte source n’a pas procédé ainsi).
3° Comptage des mots (on entend par « mot » l’unité typographique signifiante : ce peut être un nom composé, une donnée chiffrée, un nom propre).
4° Après vérification du contenu (étapes du raisonnement, nuances nécessaires au cheminement argumentatif, respect de l’énonciation), copie définitive de la contraction.
Exemples d’activités préparatoires
-substituer à une énumération un terme globalisant ;
-travailler sur l’hyponymie et sur l’hyperonymie ;
-trouver le synonyme le plus approprié ; avoir recours aux antonymes pour dire autrement ;
-remplacer un lien logique par un autre, plus concis, ou par un élément de ponctuation (comme le double point qui peut se substituer à « en effet »).
-en syntaxe, transformer une proposition subordonnée en un groupe prépositionnel.
Dans l’exercice de la contraction de texte proprement dite, le professeur pourra aider l’élève à progresser dans sa pratique :
• évaluer sa capacité à dégager la structure argumentative du texte initial ;
• demander un travail d’analyse du brouillon. La copie présente les différentes versions de son résumé, ainsi qu’une analyse des changements effectués (transformation syntaxique, travail sur le lexique, suppression d’un exemple illustratif…) ;
• faire comparer deux résumés (ou deux résumés d’un court passage du texte) afin d’en dégager les points forts et les points à retravailler.
L’essai (10 pts)
Plus bref et plus libre que la dissertation, il porte sur les questions qui sont abordées dans l’œuvre et le parcours au programme pour l’OE « La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle », dont traite également le texte de l’exercice de contraction.
-développer une réflexion personnelle organisée sur ce que disent les œuvres et les textes, de manière plus directe que ne l’autorise l’exercice plus normé de la dissertation.
-une introduction dégage brièvement les enjeux de la question et ouvre des pistes de réflexion correspondant à la construction du travail en 2 ou 3 grands mouvements explorant le sujet.
-le plan annoncé et suivi peut être thématique, analytique ou dialectique. Il rend compte d’une réflexion personnelle progressive et ordonnée, appuyée sur des références et des exemples précis.
-formes diverses du sujet : question ou formule portant sur le programme, citation extraite de l’œuvre au programme ou d’un texte qui pourrait figurer parmi ceux du parcours associé, une citation du texte source de la contraction, etc. Le sujet suscite la réflexion et permet au candidat de développer sa réponse sans se perdre en conjectures sur le sens de la question : le temps qu’il pourra consacrer à cet exercice est celui qui lui restera après le travail de contraction : il est souhaitable que le sujet rende possible la continuité de la réflexion entre les deux exercices de l’épreuve.
-références mobilisées par le candidat pour donner corps à sa réflexion et en soutenir la progression : celles qu’il empruntera à l’œuvre qu’il a étudiée, aux textes du parcours associé et aux textes et documents complémentaires, ainsi qu’à l’œuvre qu’il aura lue en lecture cursive.
-le texte de l’exercice de contraction constitue un appui pour sa réflexion, de même que la culture et les lectures personnelles du candidat, dans la mesure où elles lui fournissent des références et des exemples pertinents pour le traitement du sujet proposé.
-attendus : • prise en compte du sujet et l’effort de définition des enjeux de la question • capacité à prendre appui sur la connaissance et la compréhension de l’œuvre et du parcours associé pour traiter de manière pertinente le sujet proposé • clarté du propos et netteté de la progression argumentative • richesse et pertinence de l’exemplification • qualités d’expression : correction de la langue, capacité à s’exprimer de manière fluide, juste et nuancée.
-entraînements :
-mettre en évidence, lors de l’étude d’une œuvre, les notions de realia et de pensée des lettres.
-pratiquer la contraction de textes, qui exige le repérage strict des mouvements d’une argumentation : différentes manières de présenter et développer une idée, de l’articuler à une autre, de mentionner, prévenir, contrer une objection, etc.
-écrits ou oraux d’appropriation : entraîner les élèves à la rédaction de paragraphes argumentés, en leur demandant de formuler clairement un avis, un jugement, une préférence, une proposition et de le ou la justifier par des exemples. Demander de prendre position sur une question en quelques lignes, en développant un avis personnel soutenu par quelques arguments. Une progression est à prévoir, en termes de volume du développement et de complexité de la construction. Ce travail peut être proposé à l’oral, en demandant à l’élève d’exprimer un avis, et de défendre ses choix en prenant en compte un public.
-étude de la langue : les écrits des élèves peuvent fournir au professeur des éléments de corpus pour l’étude des subordonnées circonstancielles et des principaux moyens d’exprimer les relations logiques fondamentales dans les écrits d’argumentation.
-part de la rhétorique, qui peut faire l’objet d’une attention particulière : l’essai permet par exemple une expression personnelle à la première personne. Là encore, les écrits d’appropriation peuvent favoriser la pratique d’une écriture d’opinion dans un cadre scolaire : l’expression d’une réflexion personnelle n’est pas spontanée, elle suppose une pratique régulière et progressive.
-exemples : un travail pourra être mené afin d’aider les élèves à les convoquer de manière pertinente et à les intégrer à leur développement. Pour les aider à en garder la mémoire, le professeur peut leur suggérer de tenir un exemplier où références et exemples pourraient être classés par thèmes ou selon les principales orientations de l’étude de l’œuvre et du parcours au programme. Proposer des exercices progressifs de recherche d’exemples pour telle analyse ou tel argument, mais aussi d’intégration de ces exemples et d’exploitation dans un paragraphe rédigé.
Préparation : 30 minutes
Coefficient 5 (bac général ou technologique)
L'épreuve orale permet d'apprécier la qualité de l'expression orale du candidat ainsi que sa capacité à développer un propos et à dialoguer avec l'examinateur. Il évalue ses connaissances et son aptitude à les mobiliser dans les 2 temps successifs de l'épreuve, à la fois pour faire la preuve de ses compétences de lecture, d'analyse et d'interprétation des textes et des œuvres, et pour exprimer une sensibilité et une culture personnelles.
L'épreuve laisse une large place aux propositions de l'élève et évalue son aptitude à les présenter, à les justifier et à en expliquer la pertinence : elle vise ainsi à valoriser son investissement personnel dans sa formation et à mesurer sa capacité à mettre en relation la littérature avec les autres champs du savoir et les autres arts.
L'épreuve orale est composée de deux parties qui s'enchaînent et sont précédées d'un temps de préparation de 30 minutes. Le temps consacré à accueillir le candidat et à remplir la fiche d'évaluation (10 mn) n'empiète ni sur le temps de préparation, ni sur la durée de l'épreuve elle-même.
L'épreuve se fonde sur le descriptif des activités remis par l'enseignant, qui rend compte du travail qu'il a mené avec la classe durant l'année. Il prend la forme d'un récapitulatif des œuvres et des textes étudiés, en distinguant ceux qui ont fait l'objet d'une étude détaillée, sur lesquels les candidats peuvent être interrogés dans la première partie de l'épreuve. Sauf mention expliquant et justifiant l'anomalie, chaque objet d'étude doit comporter :
- pour le baccalauréat général au moins 5 textes susceptibles de donner lieu à une interrogation (3 extraits au minimum pour chaque œuvre, 2 extraits pour le parcours associé) ;
- pour le baccalauréat technologique au moins 3 textes susceptibles de donner lieu à une interrogation (2 extraits au minimum pour chaque œuvre, 1 extrait pour le parcours associé).
Ce descriptif comporte également une partie individuelle indiquant l'œuvre choisie par le candidat parmi celles proposées par l'enseignant au titre des lectures cursives obligatoires ou parmi celles qui ont été étudiées en classe : cette œuvre fait l'objet de la seconde partie de l'épreuve.
Le descriptif est signé par l'enseignant et porte le cachet de l'établissement. Il est communiqué à l'examinateur en amont des épreuves. Le candidat en présente une copie à l'examinateur au début de l'épreuve. Il dispose des mêmes documents pour l'épreuve et pour sa préparation.
1) Première partie de l'épreuve orale : exposé sur un des textes du descriptif (12 mn)
Cette partie se déroule de la manière suivante :
Après avoir accueilli le candidat, l'examinateur lui indique :
- le texte et le passage du texte retenu, avec une éventuelle sélection du passage à expliquer si le texte excède le format d'une vingtaine de lignes de prose continue ;
- la question de grammaire posée, qui ne peut concerner qu'un passage de l'extrait faisant l'objet de l'explication de texte.
Ces éléments sont indiqués par écrit au candidat, au moyen d'une fiche qui lui est remise et qu'il signe avant de commencer sa préparation. Le modèle de fiche est porté en annexe de la présente note de service.
À l'issue de son temps de préparation :
1. Le candidat propose d'abord une lecture à voix haute juste, pertinente et expressive du texte choisi par l'examinateur, après l'avoir situé brièvement dans l'œuvre ou le parcours associé. Cette partie est notée sur 2 points ;
2. Le candidat propose une explication linéaire d'un passage d'une vingtaine de lignes, sélectionné par l'examinateur dans le texte, quand celui-ci excède cette longueur. Cette partie est notée sur 8 points.
3. Le candidat répond à la question de grammaire posée par l'examinateur au moment du tirage. Cette partie est notée sur 2 points. La question porte uniquement sur le texte : elle vise l'analyse syntaxique d'une courte phrase ou d'une partie de phrase. Les notions rencontrées en classe de seconde, mais non approfondies en classe de première doivent être connues et mobilisables. Elles ne peuvent cependant pas constituer un ressort essentiel de la question posée au candidat.
1) L’explication linéaire et la question de grammaire (d’après les recommandations officielles)
Voir aussi p. 342-343 du manuel et le tutoriel vidéo du manuel en ligne.
Temps de préparation : 30 mn.
Temps de passage : 12 mn (12 points sur les 20 points de l’oral).
Texte expliqué : un des textes du descriptif, choisi par l’examinateur.
L’explication consiste avant tout à rendre compte d’une lecture par des lecteurs devenus conscients de la façon dont ils reçoivent les textes et par là capables d’en entendre et d’en restituer, avec plus ou moins de précision et de finesse, la singularité.
L’exercice est par conséquent à envisager comme prolongement et même accomplissement du geste de lecture.
-réajuster constamment les hypothèses de sens formées au fur et à mesure,
-mettre en relation des éléments qui construisent une continuité plus ou moins longue, ou une série plus ou moins complète,
-parvenir à une compréhension de l’ensemble, dont le lecteur peut rendre compte de façon plus ou moins nuancée,
-l’interprétation d’ensemble découle de la compréhension progressive du texte.
Le lycéen peut expliquer comment le texte fonctionne pour lui, et même rendre compte de la raison pour laquelle il fonctionne ainsi pour lui.
Ne pas envisager la lecture linéaire comme l’ajout au texte de notes successives, à la façon du travail d’un éditeur savant.
Il s’agit pour l’élève de montrer, phrase après phrase et parfois même expression après expression, ou mot après mot, comment il construit cette cohérence d’ensemble.
La démarche de l’explication linéaire
Un protocole invariable
7 temps : présentation de l’extrait, mouvements du texte, lecture, annonce de la problématique et du plan, explication proprement dite, conclusion, question de grammaire.
Les étapes de l’explication
1) Présentation de l'extrait : sa situation dans l'œuvre, ses particularités, toutes choses qui le constituent comme objet littéraire relevant d'un examen spécifique.
savoir identifier l’extrait et le situer dans un contexte large (l’époque et le contexte historique, les courants esthétiques ou intellectuels…) comme à l’intérieur de l’œuvre :
-de quelle œuvre vient-il, qui en est l’auteur ?
-quelques informations historiques (date de publication de l’œuvre, date de la rédaction de l’extrait…).
-genre littéraire
-situer l’extrait à l’intérieur de l’œuvre
-au théâtre, rappeler qui sont les personnages, à quel moment de l’intrigue on se trouve.
-dans un roman : identifier la voix narrative et les événements racontés.
2) Dégager la structure ou le mouvement du texte : fragment, il n'a pas forcément de composition propre, délibérée ; mais le découpage n'est pas non plus pur produit de l'arbitraire ni du hasard, simple artefact déterminé par les seules nécessités de l’examen. Le lecteur qualifié est capable de voir une unité détachable du tout dont elle fait partie, ordonnée et signifiante. Quand le texte a été découpé dans un chapitre, une scène ou un sous-ensemble plus vaste, c'est le plus souvent en interrogeant les raisons de ce découpage qu'on s'ouvre les chemins les plus féconds.
On peut dire qu’on « isole dans l’extrait différents mouvements », « dégage plusieurs parties », « distingue plusieurs moments successifs »…, mais mieux vaut éviter de dire qu’on « découpe » le texte. Il ne s’agit pas de faire du découpage, mais de montrer autour de quels ensembles s’organise la dynamique d’un texte.
3) Lecture à voix haute du passage, moment critique de l'épreuve dont on aurait grand tort de minimiser l'importance.
D’une manière générale et quel que soit le genre littéraire représenté par l’extrait, on rend sensibles les sentiments et émotions de l’énonciateur, des personnages.
4) Annonce d'un projet de lecture (problématique et plan)
Colonne vertébrale de toute l'explication. Il s'agit de définir une hypothèse à vérifier par l'exploration méthodique de l'extrait, non de plaquer un lieu commun d'histoire littéraire ou une notion critique abstraite : le texte ne saurait servir de prétexte, occasion d'illustrer simplement une généralité à laquelle on voudrait le réduire. C'est une question spécifique qu'on doit lui poser, propre à caractériser le rapport singulier liant les mots qui le constituent et les effets qu'il produit. Méditez la réflexion de Julien Gracq : « Seules, presque toujours, en matière d'analyse littéraire, me convainquent par leur justesse immédiate les remarques qui naissent d'une observation presque ponctuelle (les remarques de Proust sur l'emploi de l'imparfait chez Flaubert, précises quant à leur objet, limitées quant à leur portée, en seraient un bon exemple)» (En lisant en écrivant, Paris, José Corti, 1981, p. 179) :
-présenter la perspective qui va orienter toute l’explication.
-problématique claire : exposer sa problématique dans une phrase concise, éviter de se perdre dans les détails et les circonlocutions, renoncer au pédantisme creux.
-à ce moment, ralentir le débit pour permettre au jury de bien écouter et de noter en détail la problématique exposée par le candidat.
Comme exemple de problématique à la fois claire et pertinente, on mentionnera la suivante, qui initie le l’explication linéaire de la scène I, 3 du Barbier de Séville : « Dans quelle mesure cette scène d’exposition à destination du public s’inscrit-elle dans une tradition comique renouvelée ? »
5) Explication proprement dite : on en explicite ce qui attire l’attention au fur et à mesure de la lecture, et en expliquant pourquoi l’attention est attirée. Ce qui enclenche chaque explication n’est pas la nouvelle ligne qu’on aborde, mais l’idée que l’on dégage de la lecture d’une section de texte, de longueur variable. On peut parler pendant une minute d’un énoncé de trois mots, de même qu’il est possible de ne consacrer qu’une quinzaine de secondes au commentaire d’une phrase. Soyez sensibles aux procédés d’écriture.
6) Conclusion : faire une habile synthèse qui réponde à la question de la problématique, sans oublier de proposer un nouveau questionnement en guise de prolongement.
7) Question de grammaire :
*après la conclusion, l’élève répond à une question de grammaire portant exclusivement sur le texte expliqué (analyse syntaxique d’une phrase ou d’une partie de phrase).
*vérifier la capacité de l’élève à analyser une phrase ou une partie de phrase – mot, groupe de mots ou proposition – et à rendre compte des relations entre ces composantes et de leurs fonctions.
*Les connaissances permettant d’identifier la classe grammaticale d’un mot, la fonction d’une proposition..., pour expliquer la construction d’une phrase sont nécessaires, même si la justesse de l’analyse importe davantage que la connaissance du terme exact. Les notions dont la maîtrise est attendue sont celles de la grammaire scolaire.
*par exemple, demander une ou plusieurs manipulations syntaxiques en vue d’éclairer une analyse, ou encore poser une question portant sur la nature, la fonction, la construction d’une phrase ou d’une partie de phrase, mais aussi inviter à une comparaison entre deux mots, groupes de mots ou propositions. Elle sollicite des connaissances et des capacités de réflexion linguistique, mais appelle de la part du candidat une réponse limitée, sans justification étendue.
En bref, les quatre premières étapes de l’explication linéaire
1- Présentation du texte, contextualisation du passage dans l’oeuvre, de l’oeuvre dans l’histoire littéraire.
2- Identification de ce qui donne son unité à l’extrait, son thème, ses caractéristiques formelles ; indiquer les mouvements repérables, les différents temps qui animent ce passage.
3- Lecture expressive du texte (appropriation de sa dynamique et de son énergie).
4- Faire la proposition d’une piste de lecture : une question qu’on commence à expliciter dès l’introduction (qu’a de spécifique cet extrait, qu’est-ce qui retient notre attention après cette première lecture ?).
2) Seconde partie de l'épreuve : présentation de l'œuvre choisie par le candidat parmi celles qui ont été étudiées en classe ou proposées par l'enseignant au titre des lectures cursives obligatoires ; entretien avec l'examinateur
Voir aussi p. 346-347 du manuel et le tutoriel vidéo du manuel en ligne.
Temps de préparation des deux parties de l’oral : 30 mn.
Temps de passage : 8 mn (8 points sur les 20 points de l’oral).
Texte expliqué : l’oeuvre choisie par le candidat.
Entretien avec l’examinateur, qui prend appui sur cette présentation.
Cette partie de l'épreuve, notée sur 8 points, évalue l'expression orale, en réclamant du candidat une implication personnelle dans sa manière de rendre compte et de faire partager une réflexion sur ses expériences de lecture. Elle se déroule en deux temps successifs, le premier n'étant qu'un point de départ pour les interactions qui le suivent et qui constituent l'essentiel de l'épreuve :
- le candidat présente brièvement l'œuvre qu'il a retenue et expose les raisons de son choix.
→ regarder l’examinateur
→ adopter une gestuelle simple
→ s’exprimer clairement, dans un langage simple et correct
Plan à suivre
1. Introduction qui présente brièvement l’oeuvre : auteur, année et conditions de publication, genre littéraire, etc. ;
2. Résumé et description de la structure de l’oeuvre (parties, chapitres, lieux importants, personnages, évolution de l’intrigue, étapes du récit ou du raisonnement, etc.) ;
3. Synthèse des enjeux esthétiques, moraux et politiques relatifs à l’objet d’étude représenté par l’oeuvre (par exemple, peut-on divertir le lecteur par la science ?) ;
4. Justifier votre choix : en quoi l’oeuvre présente-t-elle un intérêt à vos yeux ? Qu’avez-vous appris, découvert ? Avez-vous changé votre regard sur l’oeuvre, l’objet d’étude ou sur le genre au cours de votre lecture ?
- le candidat réagit aux relances de l'examinateur qui, prenant appui sur la présentation du candidat et sur les éléments qu'il a exposés, évalue les capacités à dialoguer, à nuancer et à étoffer sa réflexion, à défendre son point de vue sur la base de la connaissance de l'œuvre.
Critères de réussite
-Faire montre d’une bonne connaissance de l’oeuvre ;
-Adopter un ton courtois, réfléchi et correct ;
-Nuancer ses réponses, ne pas être trop catégorique au moment où vous exprimez un jugement ;
-Évoquer, dans une perspective comparatiste, d’autres œuvres rencontrées dans l’année ou issues de votre culture personnelle.
L'examinateur ne revient pas sur la première partie de l'épreuve. Évitant les questions fermées et trop ponctuelles, il conduit l'entretien de manière ouverte, en dialoguant avec le candidat de manière à lui permettre d'expliquer, de justifier et ainsi de défendre son choix.
Après la prestation du candidat, l'examinateur porte sur la fiche d'évaluation pour chaque partie de l'épreuve ses appréciations ainsi que le nombre de points attribué à la première partie et à la seconde partie. Il signe la fiche complétée. Seule la note globale sur 20 est reportée sur le bordereau de notation.
Les connaissances et compétences qui font l'objet de l’évaluation orale
|
Attendus de la prestation orale |
Éléments évalués |
Lecture |
Lecture correcte et expressive d'un texte déjà connu
|
Capacité à faire entendre sa voix et à faire preuve dans sa lecture d'une intention de sens Capacité à adresser sa lecture |
Explication |
Bonne compréhension littérale du texte Analyse pertinente au service d'une interprétation Mobilisation des savoirs linguistiques et littéraires nécessaires à l'analyse du texte Références précises au texte étudié |
Qualité de l'expression et niveau de langue orale Qualités de communication, de précision et de clarté dans le propos |
Question de grammaire |
Mobilisation des savoirs linguistiques pertinents pour l'analyse faisant l'objet de la question |
Capacité à mobiliser un lexique grammatical pertinent Capacité à construire une analyse syntaxique, à réfléchir sur des faits linguistiques |
Entretien |
Présentation synthétique de l'œuvre retenue Expression pertinente, justifiée et convaincante d'un choix personnel Entrée véritable dans l'échange, tirant profit des éléments de relance pour approfondir sa propre réflexion Mobilisation pertinente des connaissances culturelles et artistiques en lien avec le propos |
Capacité à défendre une lecture personnelle Capacité à expliquer et à justifier ses choix Aptitude au dialogue Qualité de l'expression et niveau de langue orale Qualités d'analyse et d'argumentation, de communication et de persuasion Capacité à établir des liens entre la lecture littéraire et les autres champs du savoir, l'expérience du monde et la formation de soi |