Séance 4 – Présentation d'une voie romaine inconnue de la table de Peutinger
Consigne
À partir d’un fond de carte vierge, créez un document qui présente la voie romaine Rennes – Vendel - Vieux (Condate – Aregenua).
Votre document suivra le tracé de la voie, au moins jusqu’à Vendel.
Vous pouvez vous aider des ressources suivantes :
Insérer le fond de carte
https://www.ign.fr/institut/ressources-pedagogiques#Fonds2
https://cartonumerique.blogspot.com/p/fonds-carte.html?m=0
Se documenter au sujet de cette voie romaine
http://voiesromaines35.e-monsite.com/pages/1-f-voie-de-rennes-a-vieux-a-bayeux-ou-a-lisieux.html
https://www.persee.fr/doc/aremo_1955-6713_2010_num_4_1_883
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k856198x.texteImage
Modèle de présentation
https://voies-romaines-bretagne.com/vrom2/rennes-angers.html
Correction de La Séance 8 by stanic jeremy on Scribd
Cours des 13 et 14 décembre
Séance 8 – Limites des connaissances géographiques au Ier s. : l’exemple de Strabon
1. Lisez le texte ci-dessous.
2. Surlignez le passage qui a servi de source documentaire aux auteurs de la vidéo.
3. Ajoutez au plan de la Rome archaïque 3 aménagements urbains décrits par Strabon.
4. Surlignez quelques expressions qui suggèrent l’approximation scientifique de Strabon.
5. Repérez dans le texte une information géographique ou urbanistique apportée par le géographe, puis discutez-en la validité en effectuant quelques recherches.
Strabon, Géographie (V, 3) : le site de Rome décrit par un géographe en admiration (18 ap. J.-C.)
Dans l'intérieur du pays, la première ville qui se présente au-dessus d'Ostie, la seule aussi qui soit située sur le Tibre, est la ville de Rome. Nous avons déjà dit que l'emplacement de Rome n'avait pas été choisi, qu'il avait été bien plutôt imposé par la nécessité ; ajoutons que tous ceux qui dans la suite agrandirent la ville ne furent pas libres davantage de choisir pour ces nouveaux quartiers les meilleurs emplacements, et qu'ils durent subir les exigences du plan primitif.
Ainsi la première enceinte comprenait, avec le Capitole et le Palatin, le Quirinal, colline si facilement accessible du dehors que Titus Tatius s'en empara d'emblée, quand il marcha sur Rome pour
venger le rapt des Sabines ; à son tour, Ancus Marcius y réunit le Coelius et l'Aventin avec la plaine intermédiaire, bien que ces collines fussent aussi complètement isolées de celles qui
faisaient déjà partie de la ville qu'elles l'étaient l'une de l'autre. Mais ce qui rendait cette annexion nécessaire, c'est qu'on ne pouvait raisonnablement laisser en dehors de l'enceinte et à
la disposition du premier ennemi qui voudrait s'y retrancher des hauteurs si fortes par elles-mêmes. Seulement l'enceinte nouvelle n'était point continue, Ancus Marcius n'avait pu la prolonger
jusqu'au mont Quirinal, ce qui l'eût complétée. Servius reconnut apparemment l'inconvénient de cette lacune, car il acheva de clore la ville en y ajoutant encore l'Esquilin et le Viminal ; et,
comme ces deux collines sont aussi trop facilement accessibles du dehors, on creusa à leur pied un fossé profond, toute la terre extraite fut rejetée du côté de la ville et forma au-dessus du
rebord intérieur du fossé une terrasse longue de six stades, puis, sur cette base on éleva une muraille allant de la porte Colline, à la porte Esquiline avec des tours de distance en distance et
une troisième porte s'ouvrant juste au milieu de cet intervalle et qui fut appelée porte Vimincile à cause du voisinage de la colline de ce nom. Ce sont là toutes les fortifications de la ville
et il faut convenir qu'elles auraient grand besoin elles-mêmes d'être fortifiées. Mais les fondateurs, selon moi, auront calculé que, dans leur intérêt, comme dans
l'intérêt des générations à venir, il fallait que Rome dût son salut et sa prospérité plutôt aux armes et au courage de ses habitants qu'à la force de ses remparts, jugeant avec raison que ce ne
sont pas les remparts qui protègent les hommes, mais bien les hommes qui protègent les remparts.
Dans le principe, il est vrai, alors qu'ils voyaient aux mains d'autrui les spacieuses et fertiles campagnes qui entouraient leur ville (leur ville d'ailleurs si exposée, si peu susceptible de
défense), les Romains purent croire que l'emplacement qui leur était échu serait un obstacle éternel à leur prospérité ; mais, quand leur courage et leurs travaux les eurent rendus maîtres de
tout le pays environnant, ils virent affluer chez eux, et avec une abondance inconnue à la ville la plus heureusement située, tout ce qui fait la richesse et le bien-être d'une cité. Cette
affluence de toutes choses est ce qui permet à Rome aujourd'hui encore, tout agrandie qu'elle est, de suffire à l'alimentation de ses habitants ainsi qu'aux fournitures de bois et de pierres que
réclament incessamment tant de constructions neuves auxquelles donnent lieu les écroulements, les incendies et les ventes ; oui, les ventes, car on peut dire que ces aliénations d'immeubles qui,
elles aussi, se reproduisent incessamment, équivalent à des destructions volontaires, tout nouvel acquéreur se hâtant de démolir pour rebâtir ensuite à sa guise. Au reste, pour subvenir aux
besoins de cette nature, Rome trouve de merveilleuses ressources dans la proximité d'un grand nombre de carrières et de forêts et dans la facilité que présentent pour le transport des matériaux
tant de cours d'eau navigables, l'Anio d'abord, qui descend des environs de la ville d'Albe [Alba Fucensis], c'est-à-dire des confins du Latium et du pays des
Marses, et qui, après avoir traversé toute la plaine au-dessous de cette ville, vient se réunir au Tibre ; puis le Nar, le Ténéas, qui traversent toute l'Ombrie pour se jeter dans le même fleuve,
et enfin le Clanis, qui arrose de même la Tyrrhénie, mais particulièrement le canton de Clusium.
L'empereur César Auguste a bien cherché dans l'intérêt de la ville à porter remède aux graves inconvénients dont nous venons de parler : il a, par exemple, pour diminuer les ravages des
incendies, organisé militairement une compagnie d'affranchis chargée de porter les secours nécessaires en pareil cas ; il a aussi, pour prévenir l'écroulement trop fréquent des maisons, réduit
l'élévation réglementaire des nouveaux édifices et défendu qu'à l'avenir les maisons bâties sur la voie publique eussent plus de 70 pieds de hauteur. Mais, malgré cette double mesure, on eût
encore manqué à Rome de moyens suffisants pour réparer les dommages causés par ces accidents, si l'on n'avait eu cette précieuse ressource de pouvoir tirer des carrières et des forêts voisines
d'inépuisables matériaux, avec la faculté si commode d'user pour leur transport de la voie des fleuves.
À ces
avantages résultant pour Rome de la nature de son territoire, ses habitants ont ajouté tous ceux que peut procurer l'industrie humaine ; car, tandis que les Grecs, qui semblaient cependant avoir
réalisé pour leurs villes les meilleures conditions d'existence, n'avaient jamais visé qu'à la beauté du site, à la force de la position, au voisinage des ports et à la fertilité du sol, les
Romains se sont surtout appliqués à faire ce que les Grecs avaient négligé, c'est-à-dire à construire des chaussées, des aqueducs et des égouts destinés à entraîner dans le Tibre toutes les immondices de
la ville. Et notez qu'ils ne se sont pas bornés à prolonger ces chaussées dans la campagne environnante, mais qu'ils ont percé les collines et comblé les vallées pour que les plus lourds chariots
pussent venir jusqu'au bord de la mer prendre la cargaison des vaisseaux ; qu'ils ne se sont pas bornés non plus à voûter leurs égouts en pierres de taille, mais qu'ils les ont faits si larges
qu'en certains endroits des chariots à foin auraient encore sur les côtés la place de passer ; qu'enfin leurs aqueducs amènent l'eau à Rome en telle quantité que ce sont de véritables fleuves qui
sillonnent la ville en tous sens et qui nettoient les égouts et qu'aujourd'hui, grâce aux soins particuliers de M. Agrippa, à qui Rome doit en outre tant de superbes édifices, chaque maison ou peu s'en faut
est pourvue de réservoirs, de conduits, et de fontaines intarissables !
Les anciens Romains, à vrai dire, occupés comme ils étaient d'objets plus grands, plus importants, avaient complètement négligé l'embellissement de leur ville. Sans se montrer
plus indifférents qu'eux aux grandes choses, les modernes, surtout ceux d'à-présent, se sont plu à l'enrichir d'une foule de monuments magnifiques : Pompée, le divin César, Auguste, ses enfants,
ses amis, sa femme, sa soeur, tous à l'envi, avec une ardeur extrême et une munificence sans bornes, se sont occupés de la décoration monumentale de Rome. C'est dans le Champ de Mars que la
plupart de ces monuments ont été érigés, de sorte que ce lieu, qui devait déjà tant à la nature, se trouve avoir reçu en outre tous les embellissements de l'art. Aujourd'hui, avec son étendue
prodigieuse, qui, en même temps qu'elle laisse une ample et libre carrière aux courses de chars et à toutes les évolutions équestres, permet encore à une jeunesse innombrable de s'exercer à la
paume, au disque, à la palestre ; avec tous les beaux ouvrages qui l'entourent, les gazons si verts qui toute l'année y recouvrent le sol, les collines enfin d'au delà du Tibre, qui s'avancent en
demi-cercle jusqu'au bord du fleuve, comme pour encadrer toute la scène, cette plaine du champ de Mars offre un tableau dont l'oeil a peine à se détacher. Ajoutons que tout à côté, et
indépendamment d'une autre grande plaine bordée ou entourée de portiques, il existe plusieurs bois sacrés, trois théâtres, un amphithéâtre et différents temples tous contigus les uns aux autres,
et que, comparé à ce quartier, le reste de la ville ne paraît plus à proprement parler qu'un accessoire.
Pour cette raison, et parce que ce quartier avait pris à leurs yeux un caractère plus religieux, plus auguste que les autres, les Romains y ont placé les tombeaux de leurs morts les plus
illustres, hommes ou femmes. Le plus considérable de ces tombeaux est le Mausolée, énorme tumulus, qui s'élève à peu de distance du fleuve, au-dessus d'un soubassement en marbre blanc déjà très
haut par lui-même. Ce tumulus, ombragé d'arbres verts jusqu'à son sommet, est surmonté d'une statue d'airain représentant César-Auguste, et recouvre, avec les restes de ce prince, les cendres de
ses parents et de ses amis ou familiers. Il se trouve qui plus est adossé à un grand bois, dont les allées offrent de magnifiques promenades. Enfin le centre de la plaine est occupé par
l'enceinte du bûcher d'Auguste : bâtie également en marbre blanc, cette enceinte est protégée par une balustrade en fer qui règne tout autour. L'intérieur en est planté de peupliers.
Supposons
pourtant que d'ici l'on se transporte dans l'antique Forum et qu'on y promène ses regards sur cette longue suite de basiliques, de portiques et de temples qui le bordent ; ou bien encore que l'on
aille au Capitole, au Palatin, dans les jardins de Livie, contempler les chefs-d'oeuvre d'art qui y sont déposés, on risque fort, une fois entré, d'oublier tout ce qu'on a laissé dehors. - Telle
est Rome.