Corrigé rédigé par quelques élèves :
Sujet A
En quoi la lecture peut-elle être selon vous une source de liberté ?
Vous répondrez à cette question en envisageant notamment différentes pratiques ou
différents supports de la lecture.
Votre rédaction sera d’une longueur minimale d’une soixantaine de lignes (300 mots
environ).
Préparation (5 mn) :
Chercher la définition de “lecture” (dépasser le simple déchiffrage) ;
-support numérique (tablette, livre numérique, blogues, réseaux sociaux, films sous titrés...)
-support papier ( journaux, romans, bd ,lectures contraintes de la scolarité, mangas…)
-lecture nécessaire (magasin, indication routière, courrier, moyen de paiement)
-autres lectures nécessaire : liées à un handicap (langage des signes, lecture sur les lèvres, lire le braille).
Plan détaillé (3 mn) :
a) introduction : présentation du sujet, problématique, annonce du plan.
b) I. La lecture n'est pas toujours synonyme de liberté !
[phrase de transition]
*1. La lecture est présente partout, est souvent obligatoire / naturelle.
*2. Les dangers de la lecture excessive et compulsive (isolement, indifférence, oubli de la réalité).
c) II. Les forces libératrices de la lecture
[phrase annonçant l’antithèse]
*1. Lire c'est aussi affirmer sa personnalité et sa singularité (décoration , univers personnel, choix d’un livre-objet…).
*2. Les livres développent l'imaginaire ; on se représente, on visualise les scènes : SF, merveilleux et aventures.
*3. Les livres permettent d’exercer au mieux son esprit critique, sa liberté de pensée : se forger sa propre opinion et son jugement (connaissances précises, tolérance, objectivité, impartialité).
d) conclusion :
-répondre à la problématique de manière synthétique
-proposer une question de prolongement
[Introduction]
De nos jours, notamment à l’école, la lecture est souvent associée à une contrainte : c’est la raison pour laquelle cette activité est souvent abandonnée au profit d’autres loisirs, jugés plus distrayants, plus dynamiques. Nous pouvons en outre constater que le XXIe s. a permis de diversifier les modes de lecture, que ce soit par la variété des supports ou l’évolution des genres littéraires.
Dans ces conditions, en quoi la lecture peut-elle nous apporter une quelconque libération, et de quelles formes de liberté s’agirait-il ?
Nous commencerons par exposer les limites de la lecture conçue comme une libération, avant d’examiner les différents aspects d’une liberté acquise par cet exercice.
[I, 1]
Commençons par évoquer tous ces moments qui sont autant d’obligations ou de nécessité quand il s’agit pour nous de lire un document. En effet, dans bien des situations de la vie quotidienne, il ne suffit pas de lire de manière dilettante ce qui nous passe sous les yeux, mais de comprendre parfaitement le sens de l’écrit. Par exemple, où se trouve la liberté pour un contribuable qui découvre son avis d’imposition, pour un jeune aveugle qui peine à apprendre le braille, pour un consommateur qui épluche une notice d’utilisation ou des conditions générales de vente ?
[I, 2]
De plus, la lecture peut avoir des limites lorsque nous la pratiquons de manière excessive : elle pourrait alors diminuer notre sens du contact humain et nous rendre moins sociables. Nous devons prendre garde à l’isolement provoqué par un mésusage du livre, d’autant plus nocif qu’il peut nous plonger dans un univers fictif, qui pourra nous empêcher d'apprécier les moments en famille, par exemple. D’éprouver pleinement et d’exprimer les sentiments que l’on a envers nos proches, comme l’amour, l’amitié ou encore la reconnaissance. Par ailleurs, l’excès de lecture pose la question sensible des risques sanitaires liés à la sédentarité : obésité, troubles cardiaques, allergies. Il faut alors privilégier, à côté de la lecture, les activités ou les loisirs pratiqués en dehors du travail.
[II, 1] Venons-en à présent au pouvoir qu’ont les livres de nous libérer.
Tout d’abord, lire c’est un moyen d’affirmer sa personnalité, sa singularité, étant donné qu’on choisit souvent un livre pour sa couverture (ce qui fait que parfois nous nous faisons une fausse image du contenu). C’est en effet la première chose que l’on voit d’un ouvrage exposé derrière la vitrine d’une librairie, notre première impression. Mais on choisit aussi un livre à partir de sa description, de son résumé ; on y recherche ce qui au final correspond tout juste à nos envies, ce qui fait partie de notre personnalité. Par exemple, Simone de Beauvoir dans La force de l’âge nous explique tout le plaisir qu’elle a éprouvé quand elle a aménagé sa première chambre d’étudiante, où les livres étaient aussi importants pour leur contenu que pour leur caractère décoratif : elle s’était créé son univers.
[II, 2]
Ensuite, à l’exemple des célèbres contes orientaux, il existe mille et une façon de voyager grâce aux livres, véritables moteurs de notre imagination. Souvent même, il suffit de quelques lignes ; quelques mots évoquant les aventures d’une famille aux Bahamas ou un drame vécu par des adolescents en forêt, et notre subconscient fait le reste. Nous avons tous en mémoire les péripéties et les nombreux voyages de Candide, dans le conte philosophique éponyme, héros qui nous fait voyager au Portugal, à Buenos-Aires ou dans l’El Dorado. Un roman de science-fiction comme Fahrenheit 451 nous fait quant à lui voyager à travers le temps : Montag évolue dans une société futuriste. Qu’est-ce qui excite ainsi notre imagination ? Lorsqu’un certain passage nous inspire, notre cerveau va imaginer le lieu dans lequel l’action se déroule, certes, mais il peut aussi créer le décor, en se référant aux lieux de la réalité qui nous sont familiers. C’est ainsi à partir d’un cimetière qui nous est connu que nous reconstituons, angoissés, celui de la nouvelle La morte de Maupassant.
[II, 3]
Enfin, grâce à la lecture, nous développons nos savoirs et notre capacité à nous ouvrir à d’autres cultures, de telle sorte que nous sommes capables, petit à petit, de nous forger notre propre opinion, de nous poser des questions pertinentes et de faire preuve en toute occasion d’esprit critique. Ainsi, nous tirons profit de multiples lectures, comme les récits philosophiques, les journaux de la presse quotidienne, les lectures documentaires ou informatives. Par exemple, connaître la biographie de Voltaire nous permettra de comprendre qu’il n’a pas toujours été l’auteur révolutionnaire. De même, lors des élections, la lecture attentive des programmes politiques permet de choisir notre candidat d’une manière réfléchie.
[Conclusion]
Pour conclure, nous dirons que si la lecture est présente sous une forme contraignante dans nombre de situations de la vie, elle nous offre la possibilité de nous épanouir en nous libérant de nos entraves quotidiennes.
Cependant, dans quelle mesure la lecture peut-elle aussi être à l’origine de périls, de conflits ? La liberté de lire a-t-elle ses limites ?